Premières mesures à prendre
Si vous pensez qu’une personne de votre entourage présente des symptômes d’insuffisance cardiaque, la première mesure à prendre doit toujours être qu’elle en parle à son médecin. Le médecin procédera à un examen et posera quelques questions afin d’établir un diagnostic possible. Si le médecin le juge nécessaire, il peut recommander un ou plusieurs examens ou analyses, notamment :
Électrocardiogramme (ECG) - examen simple pouvant être utilisé pour vérifier le rythme cardiaque et l’activité électrique du cœur.
Radiographie thoracique - produit des images du cœur, des poumons, des vaisseaux sanguins, des voies respiratoires et des os du thorax et de la colonne vertébrale pour contribuer à détecter d’éventuels problèmes. Associé à un recueil minutieux et détaillé de vos antécédents et à un examen clinique, cet examen peut contribuer à confirmer la présence d’une insuffisance cardiaque.
Coronarographie - examen d’imagerie par rayons X pour visualiser les vaisseaux sanguins du cœur Cet examen est généralement réalisé pour détecter une éventuelle limitation de la circulation sanguine dans les vaisseaux sanguins du cœur.
Analyses sanguines - pour vérifier la présence éventuelle d’anomalies sanguines pouvant indiquer une insuffisance cardiaque ou une autre maladie.
Accepter le diagnostic
Un diagnostic d’insuffisance cardiaque (IC) peut avoir des répercussions importantes sur la vie d’une personne, non seulement sur sa santé physique et mentale, mais aussi sur ses relations, ses finances et sa carrière. Mais il n’est pas nécessaire que ce soit toujours le cas. Vous et votre proche atteint-e d’IC n’êtes pas seuls, et avec le bon réseau de soutien, des changements de mode de vie et une attention particulière au médecin et au plan de prise en charge qu’il propose, la plupart des personnes peuvent continuer à vivre correctement.
Un traitement est-il possible ?
L’insuffisance cardiaque chronique est une maladie à long terme pour laquelle il n’existe aucun traitement curatif. Toutefois, la mise au point et le respect d’un plan approprié de prise en charge peut contribuer à maîtriser les symptômes et offrir une qualité de vie élevée pendant de nombreuses années3.
Options de traitements
Les principaux types d’approches médicales incluent :
Médicaments - il existe plusieurs médicaments différents que peut prescrire un médecin, en fonction de l’état de la personne. Certains sont les suivants1,3 :
Inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IEC) & antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II (ARA) – diminuent la pression artérielle et protègent le cœur et les reins
Bêta-bloquants – ralentissent la fréquence cardiaque et diminuent la pression artérielle
Diurétiques – contribuent à diminuer la rétention de liquides
Digoxine – augmente la puissance des contractions du muscle cardiaque
Antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II (ARA) – diminuent la pression artérielle et protègent le cœur et les reins
Antagoniste des récepteurs de l’angiotensine II et inhibiteur de la néprilysine (ARNI : Angiotensin Receptor-Neprilysin Inhibitor) – diminue la pression artérielle et améliore le statut liquidien du corps
Antagonistes des récepteurs des minéralocorticoïdes (ARM) – diminuent la réabsorption de sodium et augmentent l’excrétion d’eau
Dispositifs implantés contrôlant le rythme cardiaque – Plusieurs types de dispositifs peuvent être implantés pour aider le cœur à fonctionner. Ils incluent1,4 :
Dispositif de thérapie de resynchronisation cardiaque (TRC) (stimulation biventriculaire) – sorte de stimulateur cardiaque qui envoie des impulsions électriques aux deux cavités inférieures du cœur pour les aider à pomper plus efficacement.
Défibrillateur cardiaque implantable (DCI) – tout comme un stimulateur cardiaque, il surveille le rythme cardiaque et essaye de réguler la vitesse des battements cardiaques (il les ralentit s’ils sont trop rapides et les accélère s’ils sont trop lents).
Dispositif d’assistance ventriculaire (DAV) – pompe mécanique qui aide les ventricules du cœur à propulser le sang dans le reste du corps.
Chirurgie - cette approche est moins fréquente et utilisée uniquement si nécessaire, par exemple dans les cas sévères. Les formes possibles de chirurgie sont les suivantes1,4 :
Pontage coronarien – cette opération consiste à contourner la partie obstruée d’une artère au moyen d’un segment de vaisseau sanguin provenant des jambes, des bras ou du thorax pour aider à améliorer la circulation sanguine. Cette intervention n’est généralement nécessaire que dans les cas d’obstruction sévère des artères.
Chirurgie de réparation ou de remplacement d’une valve cardiaque – si l’IC résulte d’une valve défectueuse, une réparation ou un remplacement pourra être proposé(e). Le remplacement de la valve par une prothèse valvulaire n’est effectué que si la réparation n’est pas possible.
Transplantation cardiaque – cette intervention est réservée aux cas sévères ne pouvant bénéficier des autres interventions chirurgicales ou de médicaments. La transplantation cardiaque peut améliorer les taux de survie et augmenter l’espérance de vie. Cependant, en fonction de l’endroit où vous habitez, les délais d’attente sont parfois longs avant qu’un cœur de donneur approprié soit disponible.
Souvent, un plan de prise en charge peut nécessiter tous les éléments ci-dessus. Un médecin aidera à programmer l’approche la plus appropriée, en fonction de différents facteurs tels que les symptômes, l’âge et le mode de vie.
Conseils pour prendre soin d’une personne atteinte d’IC
L’IC est une maladie à vie non curable. Cependant, aider une personne atteinte d’IC à gérer sa maladie peut conduire à un pronostic bien meilleur et l’aider à maintenir un mode de vie satisfaisant pour l’avenir. L’insuffisance cardiaque, lorsqu’elle est bien prise en charge, ne signifie pas nécessairement la fin de la vie sociale et personnelle.
Voici quelques conseils pour prendre soin d’une personne atteinte d’IC :
- Veillez à ce qu’elle soit entourée d’un solide réseau de soutien
- Encouragez-la à suivre et à gérer ses symptômes régulièrement
- Veillez à ce qu’elle maintienne un dialogue honnête et ouvert avec son médecin sur l’évolution de la maladie.
- Encouragez-la à continuer à faire des choses « normales » du mieux qu’elle peut (passe-temps, randonnées, etc.)
- Veillez à ce qu’il y ait toujours une oreille attentive pour elle - l’IC peut être associée à de nombreux hauts et bas.
Maintenir un mode de vie sain.
Conseils et astuces pour un mode de vie sain en cas d’IC
La plupart des personnes devront modifier leur mode de vie afin de gérer leur IC6,7. Cela signifie la mise en place d’un programme régulier d’exercices à faible impact, l’adoption d’une alimentation plus saine et de choix de vie plus raisonnables - tout cela pour que le cœur fonctionne aussi bien que possible8.
Tout changement apporté à l’alimentation ou au programme d’exercices physiques doit être effectué sous la direction du médecin.
Maintenir sa forme
Les personnes ayant une IC ont besoin de maintenir un bon niveau d’activité physique9. Cela aide non seulement le corps, mais aussi l’esprit10. Il est important de mettre en place un programme d’exercices lentement mais régulièrement7. Il peut s’agir d’un mélange de cardio et de musculation légère.
Voici quelques conseils utiles à suivre :
Il est important d’encourager les personnes atteintes d’IC à faire régulièrement de l’exercice. L’instauration d’un programme d’exercices à la même heure tous les jours peut aider à en faire une partie intégrante de leur vie. Comme le programme doit être mis en place progressivement, encouragez-les à commencer doucement et à ne pas en faire trop.7,8
Les exercices aérobies associés à un entraînement musculaire léger sont généralement ce qui convient le mieux11. La marche est une excellente forme d’exercice à faible impact. Les personnes atteintes d’IC doivent s’efforcer de faire 30 à 40 minutes d’exercice à un niveau confortable9. Leur équipe soignante peut les aider à définir le meilleur programme.
Choses à éviter/dont il faut avoir conscience7 :
• Toute sorte d’activités très intenses
• Réduire l’activité dès l’apparition d’une fatigue
• S’assurer de prendre des temps de repos appropriés.
Bien manger
Pour que le cœur fonctionne bien, il convient également de faire attention à ce que la personne mange. Une alimentation appropriée peut réduire le taux de cholestérol et de sodium et diminuer le poids, ce qui soulage le cœur12.
N’essayez pas de suivre des régimes drastiques ou des modes, l’équilibre est la clé. Essayez d’encourager la consommation de12 :
• Cinq portions de fruits et légumes par jour.
• Pain, riz et pâtes complets.
• Un petit nombre de produits laitiers.
• Aliments riches en protéines comme les œufs, le poisson, la viande et les haricots (fèves) - avec modération
• Très peu d’aliments riches en graisses ou en sucres
• L’apport en sodium doit être discuté et géré avec votre médecin traitant. Il est préférable d’éviter autant que possible un excès de sodium et de n’en consommer que très peu. Le sodium peut augmenter la pression artérielle et avoir des effets négatifs sur le cœur.
La consommation d’alcool doit également être limitée. Discutez avec un médecin des recommandations en matière de consommation d’alcool et respectez-les.
Soutenir un proche ayant une IC
Les maladies comme l’IC surviennent souvent de manière soudaine et peuvent provoquer un choc. Le fait de réaliser que vous allez devenir l’aidant de cette personne est également choquant et intimidant. La première étape pour soutenir votre proche est simplement d’être là pour lui-elle. Il importe ensuite d’en apprendre davantage et de le-la soutenir dans son parcours13. Vous ne devez évidemment pas oublier de prendre aussi soin de vous.
Voici quelques conseils pour assurer votre rôle d’aidant :
Comprendre le soutien nécessaire – l’IC peut affecter les gens différemment, selon la sévérité et les comorbidités associées. Il est primordial d’écouter le médecin de la personne et de comprendre ses besoins et le niveau de soutien requis. En vous renseignant sur les changements de mode de vie, les médicaments et les autres besoins nécessaires, vous pourrez plus facilement l’aider à gérer sa maladie.
Être là pour lui-elle – le soutien psychologique est primordial dans la prise en charge de toute maladie. Essayez de lui parler régulièrement de son état, de ce qu’il-elle vit et de la façon dont cela l’affecte. Il peut également être utile de lui suggérer de consulter un thérapeute ou un groupe de soutien dans votre région.
Être là pour vous - il est également essentiel de surveiller de près vos propres émotions. Le combat contre l’IC est également le vôtre et il vous sera peut-être utile de parler à d’autres aidants ou personnes vivant avec une insuffisance cardiaque. Votre santé doit rester une priorité et si vous commencez à vous sentir stressé-e, débordé-e ou déprimé-e, parlez-en à quelqu’un.
S’adresser à des réseaux de soutien – la plupart des régions disposent d’un, voire de plusieurs, types de groupes et de réseaux de soutien dont vous pouvez bénéficier. La majorité d’entre eux sont gratuits et peuvent réellement servir d’espace pour diminuer le stress et l’anxiété. Adressez-vous à votre équipe soignante, qui pourra vous en recommander.
Soutien psychologique pour les aidants
Il est important de se rappeler que le soutien d’un proche atteint d’une maladie grave peut représenter une lourde charge pour vous deux. N’oubliez jamais de veiller à votre propre bien-être mental et de vous assurer que vous disposez, vous aussi, d’un réseau de soutien qui puisse vous aider dans les moments difficiles. Si vous ne pouvez pas vous adresser à vos amis ou à votre famille, demandez à votre équipe soignante de vous indiquer les groupes de soutien dans votre région.
Références
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